Ode à mon ange... (11/10/2012)
Frédéric Heyver a écrit la phrase suivante : "On apprend plus d'un regard que de mille mots"... En amitié comme en amour, le regard ne trompe pas. Qu'il soit fuyant, fixant, intruisif, désarmant, pétillant, il a parfois plus de valeur qu'un simple mot griffonné, qu'une simple phrase maladroitement soufflée... A la lueur du jour comme au coucher du soleil, mon ange se montre lumineux. Il porte les habits de l'amour, du bonheur, de la joie, de la sérénité, de la douceur de vie... Il est élixir de jouvance, filtre d'amour...
Cet ange assexué n'est ni homme, ni femme. Chacun le définit et le qualifie au besoin, mais qu'importe sa forme, l'image qu'il reflète... Il est ange... Parfois mi-ange, mi démon... Chaque nuit, il porte ses plus beaux apparats, la nudité étant la beauté la plus naturelle en soi. Je devine nettement cette sensualité, ce désir de l'écouter me murmurer des histoires où je ne suis pas, des scénarios rêvés où l'amour, le désir, le plaisir et la jouissance font table rase aux pamphlets de mépris, de jalousie colportés derrière moi.
Qu'importe, mon ange est là... Je le sens, je le sais... Le jour, quand il se présente à moi, il a des yeux à me couper le souffle. Un simple regard et déjà je tombe sous sa coupe. Plein de charme, de douceur, d'ivresse, je ressens en lui des émotions, des sentiments, une emprise électrique tel un envoûtement... Les formes qui lui sont conférées lui donnent une prestance, une allure digne des dieux et déesses d'antan... Je ne puis vous dire ce qui m'attire le plus... Cette profondeur, cette sensibilité, cette force et fragilité... Le charme, la silhouette, cette essence, ce parfum... Le physique, le mental, rien est laissé hors de portée de ma vue et de mes oreilles.
Qu'importe, mon ange est là... Il est invisible pour vous et pourtant, il est là... Je le sais, je le sens... Et bien que des jours durant, il s'éloigne, s'installe dans un silence pesant qui m'oppresse, je ne peux m'empêcher d'avancer, de croire et d'espérer en de jours plus fastes... Le désir devenant plus fort, plus brûlant... Le coeur perturbé par une cadence qu'il ne maîtrise pas... C'est le charme qui s'impose. Je n'ai rien choisi, ni mon ange... Les rencontres ne sont pas fortuites... Et même au détour d'un arbre, on peut voir les cicatrices de coeur et une pléiade de noms écorchés au canif. Non, rien est dû au harsard de la vie. Tout a un sens, fait de découvertes, d'expériences. On se nourrit plus volontiers d'amour, de partages que de haine ou de cupidité mentale...
Lao Tseu, quant à lui, a écrit les mots suivants : "Apprend à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre." Belle philosophie que mon ange tend à me peindre et que je m'efforce d'appliquer en vain. Que ce soit en amitié, en amour, il y a toujours un décalage entre le donneur et le receveur. Parfois, à trop vouloir, on y perd... Mais qu'importe, il vaut parfois plus que pas assez. Assez de jonglerie que de dire et redire des phrases stéréotypées telles que : "trop d'amour tue l'amour", que "le désir ne peut être amour", que "la possessivité est une attitude malsaine à vouloir étouffer l'autre"... Pourquoi juger ou jauger lorsque l'on n'est pas à la place de l'autre, celui qui aime, celui qui désire, celui qui ne trouve pas les réponses à certaines questions...
Il faut laisser le temps au temps et croire que, de toute espérance, il y a une voie possible pour la réussite et la concrétisation de nos voeux pieux... Alors écrire ses blessures dans le sable : oui ! Car en amour, on peut pardonner, gommer des doutes, des erreurs... Tout s'efface à chaque rapprochement, à chaque marée... Telle une promesse, une caresse faite... tel le murmure des feuilles à l'orée d'une forêt... Parfois, l'encre coule de mes yeux et s'estompe au moindre fait et geste de mon ange.
Graver ses joies dans la pierre : oui ! Comme pour mieux se rappeler aux bons souvenirs, pour se conforter ainsi, qu'à toute absence, il y a un retour programmé, espéré... Comme les photos, les prises ainsi faites permettent de se remémorer des souvenirs, des émotions... Mais pourquoi vouloir de l'artificiel, quand le naturel nous offre les meilleurs souvenirs en nos mémoires... Peur du formatage du disque mental ? Peut-être, mais qu'importe.... On oublie plus facilement les blessures et les douleurs, même si les cicatrices nous rappellent à elles indéniablement. On oublie jamais les bonheurs, les petits instants de joie, de jouissance, de plaisirs partagés... La peur nous stigmatise et nous empêche de passer la barrière. Osons si seulement...
Pour terminer mon ode à mon ange, je citerai volontiers le Dalaï Lama, maître spirituel en écrivant cette phrase o combien symbolique : "La seule chose qui importe c'est de mettre en pratique ce que l'on croit avec sincérité et sérieux". Qu'importe l'ange qui nous suit... Qu'il soit ange, fée, luciole... La petite voix intérieure nous parle. Est-ce la raison ? Est-ce le coeur ? Parfois les deux ? Difficile d'affirmer pour les autres... Que ce soit en amour ou en amitié, il faut s'ouvrir aux autres, s'affranchir des tabous, des craintes, des remords. Vivre la vie sans préavis, sans détour... au risque de s'enfermer a contrario dans des chimères et cercles viscieux... Alors, c'est vrai qu'il m'est plus facile d'écrire que de dire. Je n'ai jamais su exprimer verbalement mon ressenti sauf auprès de mon ange, de mes fées, de ma luciole et de mes amours... Parfois, faute de parler, il convient de provoquer, d'insuffler un élan à l'autre pour déclencher une réaction, de réagir avant qu'il ne soit trop tard... Je fonde l'espoir que mon ange revienne se poser plus régulièrement près de moi. J'ai tant à écouter, à apprendre, à maîtriser, à comprendre... L'important est de s'exprimer avec son coeur, avec sérieux et sincérité. On ne joue pas des sentiments d'amour et d'amitié. Ces sentiments ont tant de valeurs qu'il ne faut pas s'en défaire...
Alors, faute régulièrement d'apercevoir l'ombre de mon ange en plein jour, j'attends que le sommeil s'offre à moi, pour le voir inconsciemment hanter mon esprit. Avec toujours, cette intensité, ce plaisir, ce bien-être associé qui font qu'à mon réveil, je ne sais si j'ai rêvé ou vécu cet instant magique de bonheur perpétuel. Et chaque nuit, dès que mes yeux se referment, son visage m'apparait comme pour mieux me rassurer en luciole réconfortante... Et chaque jour, dès que mes yeux s'ouvrent, je regarde autour de moi, avec cette lueur, cet éclat, ce rayonnement qui me font croire et espérer que mon ange veille sur moi...
En amour comme en amitié, il ne faudrait rien attendre... Mais parfois, persévérer peut s'avérer être la seule arme de défense et d'amorce. L'espoir fait vivre... Et vivre sans espoir reste une désillusion pour tout être passionné. Alors, j'espère que mon ange, d'où qu'il soit, entende l'ode qui lui est dédiée... Une ode de reconnaissance, de désir, d'amour inconditionnel, de respect, de partage, de plaisirs... Une ode qui lui ressemble...
| Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Superbe texte. J'ai les larmes aux yeux.
Mon ange à moi à déserté il y a bien longtemps, peut être, lui aussi , savait-il que je ne naissais pas pour moi-même mais pour ce frère qui ne m'a pas attendu, je suis là et lui la-haut et ce devrait être le contraire.
Je te laisse ma Luciole, je vais me reposer, de toute façon, je ne vois plus l'écran (ou si peu) ...
Biz à toi...
Écrit par : Marie-Ange | 11/10/2012