LA LUCIOLE DE SOPHIE

Quelque soit le livre des saisons ouvert... Quelque soit le manteau de souvenirs, d'émotions qui me protège de la bise féérique, de la brise glaciale, de la froideur des nuits étoilées, de la fraîche rosée matinale, de l'humidité pluviale d'un ciel détrempé... Je me sens plus résistante et pourtant si fragile à rêver de mon ange, qui va et vient dans les tourbillons volubiles de la vie...

Qu'importe où le vent l'emporte... J'aime sentir le vent caresser ma nuque découverte. J'aime entendre ce doux murmure magique dans mes oreilles. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour me laisser porter par la valse de l'amour, ce rythme enivrant de souvenirs, de flashs qui ne cessent d'hanter, jours et nuits, mes pensées les plus profondes. J'ai eu beau poser un cadenas, me protéger de ce sort délicieux... Peine perdue : l'envoûtement a agi, dès lors que son regard s'est posé sur le mien.

Qu'importe où le vent l'emporte... Quelque soit les kilomètres qui peuvent nous séparer, les durées qui accentuent cette gangrène qui me ronge en silence, je sais que mon ange entend l'écho de mes appels. Il n'a qu'à ouvrir ses bras protecteurs pour que je m'y réfugie. Parfois, je souhaiterais tant qu'il m'offre un peu plus, mais je ne détiens pas les règles du jeu : On peut avoir de beaux atouts et ne pas oser miser par peur, par risque de tout perdre. On peut tout tenter au gré du hasard, des tentations, sans pour autant tenir toutes les cartes en main... Seul, mon ange peut, d'un battement d'ailes, décider du moment, se tenir à mes côtés, me soulager d'une conscience pesante... 

Quelque soit le bercement d'une musique romantique... Quelque soit la recette des plaisirs gourmands, aphrodisiaques, les goûts exotiques et pimentés qui me rappelent à mes sens, aux désirs, à la passion... Je me sens plein d'envie de cuisiner des plats sensuels avec des ingrédients aussi riches que la tendresse, l'affection, l'amour, à servir très chaud et pour lesquels les vapeurs enivrantes s'en échappent pour gagner le refuge secret de mon ange...

Qu'importe où le vent l'emporte... Je le sens, les ailes emmelées par ces essences puissantes, aux travers de parfums féminins tels que Lady Million, Shalimar dilués dans l'air... que le vent entraîne, souffle, malmène, en fonction des tensions, des envies, des pulsions du moment... Embruns marins qui s'envolent très tôt le matin, alors que je dors à des kilomètres de là... Mon ange voyage, respire la liberté de corps et d'esprit. J'aime sentir le goût de sel qu'il me dépose d'un baiser sur mes lèvres alors que Morphée me porte en des rêves. J'aime ce réconfort où je retrouve une certaine sérénité, la chaleur d'une flamme différente. 

Quelque soit les liens du coeur qui nous associent, les attaches réelles ou virtuelles qui nous lient... Quelque soit le temps perdu, les heures vécues, tout m'évoque en cette histoire, celle d'un ange et d'un être. Et bien que les jours passent et que les êtres trépassent, je sais ces sentiments forts qui nous emportent en un tourbillon d'émotions incontrôlables. Jamais, je ne douterais de la bonne foi de mon ange, de son sourire sexy, magique... Un ange dont l'emblème serait incontestablement l'orchidée... Telle une fleure rare, abreuvée par des émotions magnétiques, charnelles, mon ange n'est que beauté divine, tout droit sorti de la mythologie grecque...

Qu'importe où le vent l'emporte... Mon ange restera à jamais le démon de mes nuits secrètes. J'aime sentir à mon cou, l'effleurement de ses lèvres, la caresse de ses doigts glissants le long de ma silhouette. Pourrais-je l'appeler tentation ou désir ? Qu'importe son nom... S'il était plus présent, j'aimerais le contenter, lui dire ce qu'il représente pour moi, mais je n'ose pas lui dire... Je le crie si fort intérieurement qu'il le sait déjà... J'aimerais le prendre dans mes bras et l'enlacer de douceur. J'aimerais qu'il me réconforte lorsque je tombe si bas, qu'il me parle d'amour, de poésie...

Quelque soit le livre des saisons ouvert... Quelque soit le manteau de souvenirs, d'émotions qui me protège de la bise féérique, de la brise glaciale, de la froideur des nuits étoilées, de la fraîche rosée matinale, de l'humidité pluviale d'un ciel détrempé... Je me sens plus fragile et pourtant si résistante à rêver de mon ange, qui va et vient dans les tourbillons volubiles de la vie...

Alors, qu'importe où le vent l'emporte... Je resterais à jamais accrochée à mon ange...