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06/08/2011

Dors, dors, mon doux Alain (composé en souvenir de mon cousin décédé en août 2011)

 

Seul, silencieux, abandonné  par les suivants,

On l’a déposé à Caen, par le souffle du vent,

Le laissant maître normand de ces cités,

De ce nouveau monde, éloigné  des réalités.

Entouré et pourtant si seul devant ce sinistre spectacle

D’ardeur, de douceur angélique, où même les miracles

Accèdent dans des vallées profondes,

Là, où les cailloux et autres morceaux de terre s’enfoncent en ronde.

Lentement, sous nos pieds, nos sens se sont liés,

Comme un velours intense et bleuté

Se déverse en un fleuve parsemé

D'amour, d'amitié et de rosée.

 

Dors, dors, mon doux Alain,

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Dors, dors, mon doux Alain...

 

Inondée de pensées, je m’arrête un instant,

Sur le ruban d’argent : Tu es là, libéré  ; Je te sens…

Tu contemples le vol des oiseaux migrateurs,

Qui, de très loin, t’apportent notre chaleur,

Saluent de leurs ailes tes étranges pensées,

Depuis ce 06 août 2011 où tu t’en es allé…

Nous regardons les jours qui peu à peu s’éveillent ;

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Nous aurons la nostalgie de ton ombre disparue,

De toi, ont eu raison cet handicap, ces griefs qui tuent.

Se cache à tes yeux l’étrange mélancolie :

Toutes les turbulences, méchancetés de la vie

 

Dors, dors, mon doux Alain,

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Dors, dors, mon doux Alain...

 

De ces cendres, plaques marbrées s’élevant vers le ciel

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Le temps passe vite, bien vite, trop vite,

Parfumé par la coupe des foins,

Sous la coupe tranchante d’un soleil mitigé.

Les jours s’en vont, s’effacent, s’effritent…

Mais, le temps avance, court, bien loin

Nous laissant impuissants et agacés

Et tu reprends ta route, le regard perdu,

Tu es là, mais où es-tu ?

Ton esprit se noie de douceur matinale

En te laissant seul dans le froid hivernal…

 

Dors, dors, mon doux Alain,

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Dors, dors, mon doux Alain...

 

Ne reste dans le ciel que ta belle hirondelle

De Caen, en Normandie, la fidèle,

Qui part à la recherche de l’eldorado ;

Pas besoin de paroles, ni de mot :

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Ta tendresse l’émerveille ;

Elle t’en fait la promesse,

Atténue quelque peu notre profonde tristesse.

De là-haut dans le ciel, elle veille sur toi ;

Nous le savons, nous le sentons, je le crois…

Elle cache sous ses ailes ceux que tu aimes,

Tous tes souvenirs, rêves et désirs que tu sèmes…

 

Dors, dors, mon doux Alain,

Dors, doux Alain, de ton profond sommeil…

Dors, dors, mon doux Alain...

Commentaires

Un bel hommage à ton cousin qui je suppose est parti bien trop tôt.

Écrit par : Marie-Ange | 17/04/2012

Merci beaucoup. Ton commentaire me touche beaucoup. Oui, mon cousin est parti bien trop tôt. Il représentait beaucoup à mes yeux. La vie peut-être si cruelle quand on perd des êtres chers. Et bien souvent, les gens comprennent trop tard qu'ils avaient des joyaux inestimables à leurs côtés.

Écrit par : La luciole de Sophie | 17/04/2012

Oui, parti trop tôt comme Papa (26 ans) et mon frère (2 ans et demi), je n'ai pas eu le temps de les connaître.
Je n'avais qu'un an quand Papa est parti et je suis née deux mois après le décès de mon frère.
On devrait, lorsque l'on en a la possibilité, profiter de la présence de ceux que l'on aime, après c'est trop tard.

Écrit par : Marie-Ange | 30/04/2012

Tu as raison Marie-Ange, mais on ne doit pas regretter pour autant, nos choix. Les aléas de la vie font que parfois, nous ne pouvons pas créer de liens aussi réguliers que l'on le voudrait, entre amis, copains, membres de la famille... Bien souvent, on s'aperçoit que pour des évènements importants de la vie, on arrive à se croiser, à s'accorder des visites éclairs (naissance, mariage, enterrement...). Vivre ainsi, n'est pas une fuite sur la vie : Bien souvent il y a : les distances, le manque de disponibilité (boulot, quotidien, enfants...), le manque d'argent... A mon sens, c'est plus le chronomètre du temps qui joue en notre défaveur... La société nous formate en "pantins" pris dans une course sans fin... Plus on vieillit, plus on s'accorde à dire que le temps passe trop vite... Qu'il faudrait 48 heures pour faire sa journée de 24 heures... Les mentalités ont changé aussi.
Tu as raison Marie-Ange, il faudrait prendre le temps de... Bien trop souvent, on ne dit pas, par pudeur, ses sentiments d'amitié, d'affection... On ne s'ouvre pas aux autres... Quand il est trop tard, on s'aperçoit du gâchis, des non-dits, des erreurs... Mais, ainsi va la vie.
Pour ma part, je pense que les personnes proches, que nous avons aimées et perdues, vivent toujours en nous. Il y a les souvenirs, les pensées. Ils vivent en nous, car notre coeur leur a laissé une place... Au travers d'une photo, d'évènements, d'une odeur... on s'aperçoit qu'ils sont présents.
Alors, bien sûr, cela n'efface pas la peine et le chagrin que l'on porte en chacun de nous. Mais cela nous construit au quotidien...

Écrit par : La luciole de Sophie | 30/04/2012

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