12/06/2012
Cinq minutes en aparté avec Christophe BERTANDEAU (musicien, passionné de musique celtique)
Aujourd'hui, je suis contente de vous présenter Christophe BERTANDEAU, musicien, passionné de musique celtique.
Christophe, en quelques mots, peux-tu te décrire, et évoquer ta passion pour la musique celtique ?
"Je suis musicien non professionnel, passionné de musique, culture et d’histoire. Je suis plus spécialisé en musiques traditionnelles.
J’ai 2 emplois qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, ce qui me permet de pouvoir faire le vide d’un côté comme d’un autre.
Je travaille dans une banque comme employé de bureau dans un service administratif.
Mon deuxième emploi concerne la musique et la culture, car je m’occupe d’artistes en tant qu’agent, tourneur, ou manageur à l’aide de mon entreprise personnel que je suis en train de créer Lupi Prod’."
Peux-tu nous donner ton avis sur l'évolution de la musique celtique ?
"Pourquoi la musique celtique ? Ce n’est pas particulièrement la musique celtique qui me passionne mais plutôt, c’est un instrument de musique qui est utilisé pour celle-ci qui me passionne.
La cornemuse ou plutôt les cornemuses. Elles sont diverses et variés selon le pays ou la région où l’on se trouve. Elles sont associées à la musique celtique car de cette musique traditionnelle la médiatisation est plus importante que d’autres musiques traditionnelles comme le Séfardi par exemple."
Tu es un passionné et un musicien. Quel(s) instrument(s) joues-tu ? Pourquoi ce choix ?
"Je joue de la musique celtique car elle me fait vibrer mais surtout parce que c’est le registre dans lequel les cornemuses sont le plus développées jusqu’à aujourd’hui. C’est une musique vivante et pluri-culturelle en constante évolution, qui permet beaucoup de chose au niveau techniques musicales, beaucoup de rencontres et de mélanges des genres. Je joue particulièrement de la musique galicienne (Espagne)."
Parle-nous des concerts, organisations, production...
"J’organise tous les ans, avec Antón Varela (Luthier et musicien galicien) depuis 4 ans les stages nationaux de cornemuses et percussions galiciennes au sein des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres Sonneurs qui ont lieu tous les ans depuis 35 ans dans le département de l’Indre depuis 4 ans au Château d‘Ars et auparavant à St Chartier. Nous avons une bonne vingtaine d’élèves chaque année."
Quelles sont tes influences musicales ?
"Mes influences musicales sont multiples et non essentiellement celtique. D’ailleurs le mot celtique m’hérisse un peu. C’est un mot un peu fourre tout, c’est comme la sauce patate, on pense savoir ce qu’il y a dedans par déduction mais en fait on n’en sait rien. Mes influences vont aussi bien du classique, au rock, en passant par la pop, le blues jazz, et même à mon grand étonnement par le RAP. Mais en terme de musiques traditionnelles, je suis très influencé par mon maitres luthier Antón Varela, qui m’apprend beaucoup de choses sur la culture galicienne, mais je suis aussi beaucoup influencé par la musique et le style des artistes que je promotionne à travers mon entreprise Lupi Prod’. J’écoute beaucoup des artistes comme Jordi Savall, Ana Alcaide, Alan Stivell, Joanne Mc Iver et Christophe Saunière, Bellón et Maceiras, Os Cempés, Mel De Meiga, Luar Na Lubre, etc…."
Que conseillerais-tu à une personne dériseuse de pratiquer un instrument celtique ?
"Comme je le disais, la cornemuse n’est pas un instrument de musique celtique. C’est un instrument de musique traditionnelle qui est utilisé énormément pour la musique de registre celtique. Je ne peux simplement donner les mêmes conseils que pour n’importe quel instrument de musique. Il faut du travail, de la passion, du temps, et du travail. Mais lorsqu’on est passionné, on ne compte pas ces choses là, on le fait avec le cœur."
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04/06/2012
Cinq minutes en aparté avec Il'Eã (artiste chanteuse Folk) et PAM
Il'Eã, c'est avec grande émotion que je te retrouve ici pour "cinq minutes en aparté", en compagnie de PAM (Pierre Arnaud Mesclier). Merci de vous prêter au jeu des questions/réponses, pour le plaisir de nous tous...
"Un grand merci à toi de nous inviter sur ton blog !"
"Il'Eã, peux-tu nous expliquer un peu ta "naissance", ton parcours en tant que chanteuse ?"
"Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours chanté. J'ai pris des leçons de piano quand j'étais petite et des cours de chant classique au conservatoire tout en chantant dans divers groupes de musique. Rapidement, j'ai écrit mes propres chansons et créé cet univers qui était en moi depuis toujours."
"PAM, raconte-nous ta rencontre avec Il'Eã. Comment s'est construit votre duo ?"
"Iléã cherchait un bassiste, lorsque j'ai découvert son univers j'ai tout de suite accroché et j'ai eu envie de faire avancer le projet avec elle."
"Il'Eã, ton nom de scène est "Il'Eã". Quelle est sa signification ?"
"Une île ailleurs...mon antre. C'est aussi un prénom que j'aime beaucoup, écrit différemment."
"Quelles sont vos influences musicales, vos passions à tous les deux ?"
Iléã : "J'écoute beaucoup de musique. Je ne m'enferme dans aucun style, j'écoute de tout, par contre je suis très difficile dans mes choix artistiques, l'originalité et la créativité priment sur les stéréotypes. Mise à part ma façon de chanter "folk-celtique", je ne suis influencée par aucune musique en particulier. Je laisse aller mon imagination, peu importe si c'est in ou out ! Je collectionne des sons, des images, des mots, des trésors... ce sont toutes ces petites choses qui se retrouvent un jour ou l'autre dans mon univers."
Pam : "Mes premières expériences musicales étaient dans le hard rock mais depuis, mes goûts ont évolué et j'écoute tous les styles. Mes compos sont souvent influencées par la pop mais sans le chercher, cela vient tout seul."
"Comment passe-t-on du travail dans une pièce à la scène et aux concerts ?
"Après la création, les morceaux évoluent forcément de manière à les amener à la scène pour les partager avec le public. Tout ce travail est progressif cela peut aller directement du studio à la scène ou en passant par une résidence artistique et scénique si besoin."
"Vous êtes tous les deux des passionnés. Pourquoi avoir choisi l'univers de la musique et du chant ?"
Iléã : "Pour ma part je n'ai rien choisi du tout, tout est venu naturellement, mais c'est surtout l'écriture qui m'a amenée à la chanson."
Pam: "J'ai toujours fait de la musique mais ce que j'aime, c'est défendre un univers plus qu'un travail d'instrumentiste. J'aime aussi tout ce qui a un rapport avec le son, l'enregistrement, c'est mon côté technique."
"Y a-t-il un message commun que vous souhaitez faire passer, au travers de vos chansons, de votre univers ?"
"Que chacun prenne le temps de vivre, d'aimer et d'apprécier l'instant présent."
"Quels sont les prochains projets à venir ? A quand le troisième album ?"
"Pour l'instant nous continuons de vendre "Ici et Là" et de faire des concerts. Nous enregistrerons de nouvelles chansons au fur et à mesure et pas forcément pour une sortie d'album car tout cela ne veut pas dire grand chose quand on est artiste auto-produit."
"Un dernier mot pour la fin ?"
....
Photo prise par Gaëlle TYCZINSKI photographe
Si vous êtes fans comme moi d' Iléã et souhaitez vous évader, quelques clics vous sont proposés :
www.ileamusic.com
www.facebook.com/Ileamusic
www.noomiz.com/ilea
www.myspace.com/ileamusic
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31/05/2012
A la rencontre de Johan Calligrapher (Maître en Calligraphie)
Johan a laissé un instant ses travaux d'écriture pour venir nous parler de son art. Je vous laisse apprécier son univers...
"La première fois que je suis entré dans une imprimerie je fus intimidé mais aussi fasciné par le bruit des machines offset, qui marquaient le rythme du travail de l'atelier. Mon père travaillait là, et grâce à son influence certains dessinateurs de son entreprise m'initièrent à la profession. C'était en 1982. Durant plusieurs années je fus dessinateur dans l'imprimerie. Une fois mes études d'histoire de l'art terminées, j'intégrai la rédaction des journaux en tant qu'illustrateur, graphiste et directeur artistique. Durant toutes ces années de travail, j'eus la chance de rencontrer des personnes qui souhaitaient vraiment me voir apprendre et me développer. Connaître les couleurs, les proportions, les types de lettres, de papiers, avoir le sens de la qualité, de la patience, et tout ce qui fait de nous des professionnels. Après avoir acquis beaucoup de savoir-faire différents dans ma profession, j'ai décidé de me dédier à la calligraphie, cette activité qui demande patience, passion, goût et plaisir. Tous ces ingrédients je les ai mis dans ma pratique lorsque j'ai commencé à produire et à vendre des œuvres calligraphiques en lettres gothiques, fraktur, bâtardes, lombardes, onciales, insulaires, hébreu... et à tracer avec ma plume sur le papier tout ce que mon esprit imaginait. Un exercice pour l'âme : interpréter un texte pour le retranscrire comme un objet unique en diverses langues.
Voilà mon travail. Et la même fascination que je ressentais enfant devant ces machines d'imprimerie, tout le monde peut la retrouver de nos jours en contemplant un travail de calligraphie. Depuis que j'ai commencé à écrire je ne peux plus m'arrêter et je ne me lasse pas de reprendre et de réinventer chaque jour chacune des lettres de chacun des alphabets à l'aide desquels je crée mes œuvres calligraphiques. Et en contemplant mon travail dans son ensemble, la première idée qui vient est un composé de noir et de rouge dans une espèce de dualité visuelle, un jeu d'oppositions entre les lettres d'un alphabet, entre le rouge et le noir. C'est la première constatation, ensuite en observant plus attentivement, l'identité de la lettre en rouge apparaît. Elle est jumelle d'une autre, elle est double dans le texte, elle est rouge mais aussi noire, en fonction de la position qu'elle prend dans le mot qu'elle occupe. Elle apparaît sonore, elle est parfois sourde. Un être avec une double vie, une double personnalité, une double apparence. Ainsi, dans mon travail de calligraphie, l'encre vêt de noir le corps des lettres dans une action positive, une à une elles surgissent et se rejoignent pour fixer l'image d'un texte, d'un discours, pour former une société de petits êtres et se fixant ainsi, ce texte fait surgir en son sein des êtres spéciaux couleur de sang, rouge ou carmin, dénonçant leur caractère de double personnalité, faisant voir au spectateur où ils se rencontrent. Des lettres sonores, avec des dessins élégants, pleines de rythme, impressionnantes, parfois sensuelles et présentes dans tout un texte, mais avec un aspect double… Comme un monde parallèle.
Depuis MM03, je cherche à travers des études répétitives, des ébauches, des examens attentifs, à travers les alphabets que j'exécute à la main, ou disons, au travers de ma calligraphie, et à travers la compréhension de l'évolution de l'écriture en tous temps, à comprendre le langage et le sens des signes que constitue la représentation graphique des lettres ainsi que les transformations et formes différentes de l'alphabet en certaines langues. En voyageant à travers le passé, naturellement et en me laissant conduire par l'intérêt pour les lettres ou signes, en avançant, plus profondément, cheminant au travers des études, je me vis retourner de manière inévitable aux racines de nos ancêtres en écriture, les Phéniciens.
Après des études, enquêtes, doutes, déductions, versions les plus diverses, j'ai décidé de créer ma propre représentation du signe, de la lettre, du caractère, selon la forme ou l'espace où ces êtres apparaissent dans mon travail. J'ai déformé ou adapté les alphabets que j'utilise, leur donnant une touche personnelle, faisant d'eux ma signature, des alphabets " Johan ". J'ai observé chaque signe de l'alphabet (occidental, hébreu, grec et arabe, des alphabets que je m'intéresse profondément à connaître) et j'ai suivi le mouvement des traits de chacun d'entre eux, le squelette de la lettre, le dessin dans sa totalité, l'apparence, la mobilité, les vêtements, le corps, l'importance, la hiérarchie, la position, le degré d'intensité, de force, de faiblesse, la posture, le son de chacun d'entre eux, quand ils sont seuls et quand ils se rejoignent, et surtout le dualisme que certains de ces signes incarnent selon la position qu'ils occupent dans le mot et dans les alphabets desquels ils font partie et qu'ils représentent.
Les signes ou lettres sont des êtres qui, isolés, sont au repos et quand ils sont manipulés, sont des êtres actifs et capables d'influencer, de faire exécuter, de créer, de faire exister une action. Pour moi, un signe, une lettre, un caractère, un pictogramme, ce sont des forces qui influencent l'existence dans tous les sens du terme. Comme une personne ils ont un caractère, une personnalité propre et lorsqu'ils sont regroupés comme en société, ils peuvent créer un monde. J'ai décidé ainsi, à travers ma calligraphie, de rendre visible le dualisme par la couleur, pour cela j'ai choisi pour les représenter le noir et le rouge et dans les lettres de l'alphabet que je calligraphie. J'ai choisi pour les langues occidentales : le "s" minuscule ; pour le grec le "sigma" ; pour l'hébreu le "shin" ; pour l'arabe le "sin". Ces lettres ou signes dont je parle, pour moi, concentrent une grande quantité de son en elles-mêmes et j'ai décidé de les représenter en rouge au début et au milieu, et en noir à la fin de chaque mot que je calligraphie et dans lesquelles elles sont présentes.
Pour résumer, le concept que j'ai développé dans mon travail de calligraphie, est un texte calligraphié en noir, et la lettre ou signe que j'ai cité plus haut dans chaque langue du texte transcrite en rouge ou carmin, faisant surgir de manière visible le dualisme que j'ai décidé de représenter. Chacun des textes exécutés par moi-même en calligraphie, représente ainsi une société d'êtres, lettres ou signes, pleins de personnalité propre, travaillant ensemble, donnant rythme et beauté à l'existence du texte que je calligraphie, et au milieu de cette société, je fais surgir avec ma plume chargée d'encre rouge ou carmin des êtres ayant une double personnalité. La dualité des lettres ou signes que j'ai choisis pour représenter au travers de mon travail de calligraphie a un caractère spécial, particulier, mystique et d'autres interprétations… mais je ne vais pas traiter de cela ici, car cela implique un autre traité.
Et comme j'ai des doutes surtout dans la vie, y compris sur moi-même et sur mes limites, je me considère curieux de comprendre l'inconnu pour découvrir les autres versions de notre existence, comme j'aimerais connaître les divers aspects d'une même question, les secrets de cette vie, je plonge dans le passé à travers les manuscrits, les livres, cherchant à tout découvrir en eux, tous les détails ; recopiant les questions, les énigmes, les réponses ; transcrivant les pensées d'autres plus audacieux que moi. Et comme je ne sais pas si j'ai beaucoup d'années de vie devant moi - je crois que lorsqu'on ne pense pas à la mort on est irresponsable avec la vie, oubliant de réaliser des projets dignes de notre passage sur cette planète - j'occupe mes journées penché sur des livres et leurs textes parfois longs mais envoûtants ; oui je m'y plonge de manière intense, attentive et pleine d'intérêt. Je les fixe de mes yeux tranquilles : contexte après contexte, ligne après ligne, je m'alimente peu à peu du savoir qu'ils me transmettent, je les absorbe en cherchant ainsi à sentir l'essence de ces époques et de leurs idées, cherchant à appliquer certains des enseignements passés à la réalité d'aujourd'hui, de mon temps, ou bien je me transporte en imagination pour ensuite représenter ces idées à travers mes œuvres.
Tous ces textes, ces beaux textes, je les cherche, fasciné par tous ces lieux où ils ont encore leur espace et je les admire, je les transcris : en français, en latin, en portugais, en anglais, en hébreu, en... les comparant les uns aux autres, tentant par mes réflexions de me mettre au côté de leurs auteurs pour comprendre leur élaboration ; je fais ceci sans me préoccuper de l'heure, comme si le temps était ma demeure, mon seul lieu d'inspiration. Tout ceci me fascine, implique tout mon corps, toute mon âme, tout mon temps.
Et après avoir terminé mon étude, je trace sur un papier l'espace où sera reçu le texte choisi, tant apprécié, dont je vais être l'interprète. J'imagine le texte terminé, confortablement installé, parfois illuminé, plus tard admiré, que je vais reproduire. Et c'est ainsi que je commence la calligraphie au moyen de gestes simples et engagés, sur le support, avec ma plume, dans la lettre que j'ai imaginée pour lui. Mais quelle lettre est-ce que je choisis à chaque création calligraphique ? Je choisis la lettre qui répond à mon inspiration du moment, la lettre exacte, dans la taille exacte ; la lettre qui parle à mesure que mes mains recopient les mots, les phrases entières. C'est pour moi une démarche spirituelle.
Je crois en l'esprit et au spirituel ! Ma création est un état d'esprit ! C'est vrai, mon travail est conceptuel, spirituel, intellectuel, parfois sensuel, poétique et souvent rempli de contrastes. Il est insignifiant pour certains et intéressant pour d'autres. Pour moi en attendant, il est mon "moi", ma meilleure forme d'expression, ma sensibilité en éruption, mes idées en marche. Les textes écrits fixent définitivement les réflexions de l'homme, résultat de l'organisation et de l'association d'idées qui en elles-mêmes sont un mouvement purement mental et dissocié de la matière. Ecrire c'est laisser une trace de soi. Ainsi, en transcrivant les textes, je matérialise des réflexions humaines. Je leur donne un corps physique et visible. Je les exécute avec l'ambition de leur faire outrepasser les limites du temps car une œuvre d'art est faite pour durer.
Mes œuvres sont une copie exacte de la réflexion des hommes en tous temps, elles sont présentées par moi-même sur une matière durable et permanente et constituent la préservation de la connaissance, tout à fait comme une image ou un tableau représentant le discours. J'éprouve une vénération particulière pour nos écritures occidentales et les langues qu'elles représentent, vénération pour la littérature et l'art sous toutes ses formes, pour le pouvoir de création de l'être humain, pour la science comme complément et non comme centre de toutes les réponses - ce que certains aimeraient nous faire croire de nos jours.
Je suis un lecteur compulsif, un passionné de livres, d'histoire, d'art, de communication, d'archéologie, de spirituel... connaître les phénomènes de cette vie m'intéresse. Et ces livres et disciplines dont je parle, m'accompagnent depuis ma plus tendre enfance et ont aidé à solidifier ma propre idée de la vie naturelle et spirituelle. Mais ce n'est pas seulement dans leurs pages que j'apprends et ai appris, non, il y a aussi les gens. Je parle de ceux que j'aime bien ou qui s'intéressent à moi, les gens âgés aussi... enfin ceux que je considère comme sages. J'apprends à travers leurs conseils ; je crois qu'il est bon de donner et d'accepter des conseils. J'ai appris auprès de tous les professionnels que j'ai connu qui ont su partager et échanger avec moi leur savoir, leurs réflexions et leurs expériences et m'ont ainsi aidé à améliorer mes connaissances. Tout cela me donne aujourd'hui une autonomie, une autorité et une détermination dans mes choix professionnels.
Je me réalise dans mon travail et j'extériorise sur le support tout ce que mon état d'esprit me fournit dans mes moments d'inspiration. Ma calligraphie est mon instrument de travail et c'est à elle que je consacre mon temps, ma discipline, ma connaissance. A travers elle je donne forme à tout ce que mon esprit entend par idéal et beau ; je fais cela des dizaines de fois si nécessaire, dans un rituel incessant, car cela me fait plaisir, cela me réalise, c'est cela mon monde. Je vis avec mon temps et je tente de représenter mon travail d'une manière actuelle, mais je ne suis pas prisonnier de mon époque comme d'une bulle. Au contraire, j'apprivoise le passé qui se présente à moi dans les couloirs de l'histoire, décortiquant des réalités qui sont vivantes et présentes encore aujourd'hui au milieu de nous ; des modèles et des principes : politiques, culturels et religieux, qui sont humains et universels ; qui firent ou font partie des civilisations de tous les temps car ils sont comme des miroirs qui reflètent une lumière sur notre monde actuel, ouvrant des portes, nous aidant à régler notre conduite, en consolidant nos valeurs, en structurant notre société, en éternisant à travers des générations, des concepts, des idées et des faits. J'ai aussi mes propres concepts et je les expose dans mon travail avec les matériaux dont je dispose aujourd'hui et de la façon la plus appropriée et cohérente pour notre époque.
Et pour mieux voir une de mes œuvres calligraphiques, il est nécessaire de s'éloigner du présent, de la mécanisation contemporaine de notre alphabet. Eviter les comparaisons. Voir l'ensemble, le tout, comme une unité inséparable, voir ses formes, la voir avec des yeux sensibles et tranquilles. Il faut se situer entre le passé et la conservation des idées, qui n'est pas toujours bien appréciée par notre génération qui aime tout changer, qui est obsédée par le jetable... Pour comprendre mes œuvres il est nécessaire d'adopter les mêmes valeurs que ceux qui n'ont pas pour ennemi le temps et ne considèrent pas la tradition comme dépassée. Il est nécessaire d'aimer les lettres, l'écriture, la plume, l'histoire, le temps... De la Rustique à la Bâtarde... je trouve que sentir le mouvement délicat et envoûtant de la plume est un moment magique, définitif et unique, où je peux exprimer et reproduire - avec ma touche personnelle, avec liberté, passion et affection - tout ce qui fait partie de ma créativité, de mon interprétation de la vie, de ma volonté, culture, conviction et croyance."
Atelier : Strasbourg / France
Pour retrouver l'univers de Johan Callligrapher, quelques liens utiles :
http://www.johancalligrapher.com
http://www.youtube.com/johancalligrapher
http://www.facebook.com/johancalligrapher
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